Comment pourrait se produire la Percée: La Candidature de Donald Trump

Original article: How it could happen: The Candidacy of Donald Trump

Article d’origine publié le 10 juillet 2015

Chacun de nous se creuse chaque jour les méninges pour trouver le moyen de percer les défenses d’un système politique qui ne nous laisse aucune chance. Comment faire pour qu’arrive enfin ce qu’on attend tous: qu’un mouvement politique enflamme l’imagination des Blancs américains, arrache le Parti républicain à l’influence de la classe corrompue des donateurs financiers, et démarre réellement la reconquête du pays?

Pour l’instant, c’est une bataille terriblement difficile. Les grands médias ne laissent pas passer le message pourtant évident que les Blancs ont leurs propres intérêts à défendre comme tout le monde. Et malgré internet, les grands médias, y compris une chaîne comme Fox News, continuent d’exercer un pouvoir énorme. Leur légitimité et leur autorité morale ne sont pas remises en cause par la plupart des Américains, même cultivés. Et malgré le Premier Amendement, tout le monde sait qu’on s’expose à toutes sortes de sanctions morales très dissuasives si on transgresse le consensus racial.

De plus, il est très difficile, aux USA, de démarrer un processus politique qui part de la base, car on a deux partis politiques bien en place et un système électoral où le plus gros score rafle tout, sans aucune représentation proportionnelle. Les partis politiques ont besoin d’argent —de grosses sommes, le genre de somme que peut apporter un milliardaire. Et ils ont besoin de personnalités dont les noms soient bien connus. Mais ni l’un ni l’autre ne sont généralement accessibles à un mouvement qui part d’en bas. De tels mouvements ont du mal à démarrer et à affirmer leur légitimité. Il leur est très difficile de faire passer leur message, surtout s’il n’est pas conforme à ce que nos élites médiatiques veulent entendre.

Par contre, les célébrités politiques peuvent très facilement orienter le débat public car les médias ne peuvent pas les ignorer. Les médias peuvent détruire les célébrités qui pèchent par irrectitude politique, et ne se gênent pas pour le faire, mais ils ne peuvent pas empêcher le message d’être entendu.

Ce qui m’amène à Donald Trump. Je dois reconnaître que je l’avais toujours vu comme un poids plume — encore un qui avait un ego surdimensionné et qui rêvait seulement d’être riche et célèbre. Quand il a annoncé sa candidature à l’investiture républicaine, j’ai pensé qu’il ne changeait pas de tactique —c’était une nouvelle occasion de mettre son nom en avant, de promouvoir sa marque (vu qu’il semble donner son nom à chacune de ses entreprises, sa candidature à la présidence aurait pu aider sa ligne de vêtements, ses terrains de golf, ses entreprises de médias, etc —sauf que cette explication tient difficilement quand on voit les retombées de ses commentaires sur les immigrés mexicains). C’était le comble de la candidature faite par vanité. Il est encore possible que ce soit le cas.

Mais pas forcément. Les propos de Trump sur les tendances criminelles des immigrés du Mexique et d’Amérique centrale, et sur leur comportement social qui laisse souvent à désirer, ont été particulièrement bien reçus par l’Amérique blanche. Et Trump n’a certainement pas baissé dans mon estime en attaquant Charles Krauthammer et Jonah Goldberg, qui s’opposaient à sa candidature, et qui sont deux agents éminents du réseau qui lie le Parti républicain au Lobby pro-Israël. Ensuite, il y a eu l’ incident sur Twitter, où Trump a tweeté : “Je vous promets que je suis bien plus malin que Jonathan Leibowitz —enfin je veux dire Jon Stewart @TheDailyShow”, avant d’ajouter: “Dont en passant, la réputation est totalement surfaite”. Naturellement, on nous dit qu’il est “antisémite” d’attirer l’attention sur l’identité juive de qui que ce soit, car cela pourrait sous-entendre, de façon parfaitement scandaleuse, que l’identité juive d’une personnalité comme Stewart / Leibowitz est susceptible d’influencer ses opinions. Or, comme nous le savons tous, les Juifs sont des gens comme vous et moi.

Ce sont peut-être là les premières escarmouches qui mèneront à une guerre enragée entre Trump et l’establishment médiatique juif, si sa campagne continue à progresser.

Trump se retrouve soudain n° 1 dans les sondages pour l’investiture. On ne peut pas tomber sur un débat sur Fox News sans que soit évoqué l’horrible meurtre de San Francisco, avec des allusions faites en passant à la candidature de Trump. C’est sûrement parfait pour augmenter les mesures d’audience de Fox, car cette discussion se nourrit de la colère et du sentiment d’insécurité des Blancs face au chambardement opéré par nos élites hostiles, depuis le mariage homosexuel, en passant par la suppression des symboles traditionnels américains, jusqu’aux nouvelles réglementations de la politique du logement, qui vont rendre plus difficile aux Blancs d’échapper à la diversité.

Les gens s’indignent que le Conseil Municipal de San Francisco ne prenne aucune mesure pour changer de politique. Et ils s’indignent que la Maison Blanche d’Obama, qui s’était impliquée à fond pour Michael Brown, Trayvon Martin, et les autres (Obama: “Si j’avais un fils, il ressemblerait à Trayvon“, sans parler des visites des familles qui ont rencontré le président) ne soit pas capable de transmettre ses condoléances à la famille de Kathryn Steinle, et trouve normal de rejeter la faute sur les Républicains sous prétexte qu’ils n’ont pas voté pour le projet de loi qui aurait “résolu” le problème de l’immigration. Ce projet de loi prévoyait d’augmenter massivement l’immigration de populations pauvres, illettrées, et à la criminalité élevée, tout en ajoutant des mesures de “remise en vigueur des frontières” qui n’entreraient jamais en vigueur (comme les lois actuelles sur l’immigration), et en accordant la régularisation à des gens comme Francisco Lopez-Sanchez, le meurtrier de Steinle. Et naturellement, on trouve même des Républicains qui tiennent le même discours, notamment Marco Rubio.

Mais tout ce bruit soudain autour de la criminalité des immigrés clandestins n’aurait jamais eu lieu sans Donald Trump. Les Blancs et autres groupes qui font partie de l’Amérique traditionnelle sont régulièrement victimes de crimes horribles commis par des immigrés légaux ou clandestins. Mais ils n’ont pas droit à une couverture nationale, pas plus que la criminalité Noir-sur-Blanc. (Breitbart rapporte que “Grâce en partie aux politiques mortifères appliquées par les ‘villes sanctuaires‘, 347,000 immigrés ayant eu une condamnation criminelle restent en liberté aux États-Unis. Et les immigrés clandestins représentent 37 pour cent de toutes les sentences fédérales rendues en 2014.”) La criminalité des immigrés clandestins est couverte par les médias locaux (généralement sans mentionner le statut légal ni la race de l’accusé), et l’on trouve également des notifications sur quelques sites internet de tendance conservatrice qui n’appartiennent pas aux médias traditionnels et n’ont qu’un nombre relativement minuscule de lecteurs. Même si Fox News parle épisodiquement de la criminalité des immigrés clandestins (voir ici un reportage de Fox de 2014 à propos de deux policiers de Sacramento tués par un immigré clandestin deux fois expulsé —une affaire dont très peu se souviennent sans doute), ils n’ont pas assez de poids pour déclencher un débat national qui influencerait la politique électorale. Cela vaut aussi pour ¡Adios America!, le livre admirable d’Ann Coulter.

Mais du fait de sa célébrité, Trump a réussi à mettre la question de la criminalité des immigrés clandestins à l’ordre du jour du débat national. Même le New York Times a couvert le sujet. Et grâce à sa fortune, il pourrait mener une campagne présidentielle viable sans puiser dans les milliards de Sheldon Adelson, Larry Ellison, Norman Braman et le reste de la Coalition Juive Républicaine, comme Marco Rubio (entre autres) est en train de le faire. Du coup, la guerre avec l’Iran deviendrait la question la plus importante à décider pour les électeurs américains en 2016. Entre parenthèses, Rubio pense comme les démocrates que le meurtre de Steinle aurait été évité si le projet de loi de régularisation/explosion de l’immigration proposé par la Bande des Huit [Gang of Eight] était passé (malgré le fait que ce projet de loi aurait largement subventionné les villes sanctuaires).

Cela signifie que Trump pourrait tenter de se présenter à l’élection en candidat indépendant sur des questions comme l’immigration de masse, l’opposition au libre-échange, et la souveraineté nationale. Une telle campagne trouverait un écho favorable auprès d’une très grande partie de l’Amérique blanche, et ruinerait certainement les espoirs de tout autre candidat choisi par l’argent Républicain (y compris le méprisable Jeb Bush, qui a déclaré qu’il prenait personnellement les déclarations de Trump, vu qu’il a une femme mexicaine et des enfants métis).

Ce que l’establishment craint le plus, c’est un candidat très en vue, honnête, populiste, et de personnalité attrayante, qu’on ne puisse pas exclure des médias, et qui disposerait d’assez d’argent pour mener une campagne viable. C’était arrivé en 1992 avec la candidature de Ross Perot, et il est tout à fait possible qu’une telle candidature ne serve qu’à faciliter la victoire d’Hillary Clinton (les adjectifs me manquent pour décrire le cas Hillary). Mais le choix entre Hillary et Jeb & Cie revient à une absence de choix, étant donné que les néo-conservateurs les ont à peu près tous à leur botte, et qu’ils sont fondamentalement d’accord sur toutes les questions clés pour les Blancs, comme l’immigration (à l’exception possible de Scott Walker). Et cela ouvrirait la voie à un nouveau parti politique après 2016, qui commencerait à défendre les intérêts de la population américaine traditionnelle.

En tout cas, le Parti Républicain, le parti des grandes entreprises et du Lobby pro-Israël, mérite largement de disparaître, à moins qu’il puisse mettre en avant les intérêts légitimes de sa base —l’Amérique Blanche, dont toutes les classes sociales et toutes les classes d’âge, aussi bien hommes que femmes, avaient voté pour Romney, alors qu’il représentait à peine leurs intérêts.

Naturellement, il est possible que Trump soit un faux espoir. Mais il y a sûrement d’autres Blancs qui pourraient passer par une prise de conscience et utiliser ensuite leur célébrité et leur argent (ou qui pourraient recueillir assez d’argent —imaginez un personnage comme Charles Lindbergh) pour y arriver. Tant que ce n’est pas fini, ce n’est pas fini.

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