La prise de position décisive de Donald Trump sur l’immigration

Original article: Donald Trump’s breakthrough statement on immigration

Article d’origine publié le 17 août 2015

Sur le sujet de la candidature de Donald Trump, j’étais resté jusqu’à présent dans le camp des sceptiques. Mais il devient clair que Trump se lance à fond dans le populisme sur les questions qui comptent. Il s’est d’abord exprimé sur la question des accords commerciaux, et maintenant, de façon plus cruciale, sur l’immigration. Ann Coulter a décrit la déclaration de Trump sur l’immigration comme “le document politique le plus admirable depuis la Magna Carta” [NdT: la Grande Charte accordée aux barons anglais par Jean sans Terre en 1215].

 

J’approuve —si cela peut vraiment aboutir à une politique différente. À la différence d’autres candidats, comme Scott Walker et Rick Santorum, qui avaient déjà marmonné de vagues réserves au sujet de l’immigration légale, la candidature de Trump, à partir de maintenant, se définira carrément à travers la question de l’immigration. Les Blancs américains peuvent enfin s’exprimer et dire dans quel sorte de pays ils préfèrent vivre. Comme l’observe aussi Coulter, l’immigration est la seule question qui compte :

Soudain, le confortable consensus des élites sur la question de l’immigration se trouve dévoilé. Les électeurs blancs américains étaient entrés dans ce nouveau cycle électoral avec la certitude accablante que l’élection allait opposer Hillary à Jeb, sans que l’immigration soit jamais admise comme sujet de discussion. Autant choisir à pile ou face. Les grands donateurs financiers n’avaient aucune préférence. Personne d’autre non plus. Ainsi va la vie politique dans un système d’oligarchie. Voir ce dessin humoristique d’un malheureux qui a préféré en finir : ses pieds pendent en l’air devant un téléviseur qui retransmet un débat présidentiel entre Jeb et Hillary.

Très bien résumé. Et dans ce débat, il y aurait eu zéro question à propos de l’immigration —exactement comme le veulent les grands médias.

Mais Trump exprime maintenant ce que les Blancs américains pensent en fait depuis très longtemps. Le passage suivant va au cœur de la question.

Donner la priorité aux Travailleurs Américains Notre classe moyenne a été ravagée par une désastreuse politique d’accords commerciaux et d’immigration qui dure depuis des décennies. Aujourd’hui, près de 40% des adolescents noirs sont au chômage. Près de 30% des adolescents hispaniques sont au chômage. Pour les Noirs américains sans diplôme d’études secondaires, c’est un vrai naufrage : plus de 70% avaient un emploi en 1960, contre moins de 40% en 2000. La proportion d’adultes actifs dans l’économie nationale s’est effondrée à un niveau jamais vu depuis des générations. Comme l’écrivait CBS News dans un article intitulé “L’incroyable amenuisement de la classe moyenne en Amérique”: “Si la classe moyenne est vraiment l’épine dorsale économique de l’Amérique, alors le pays a un problème d’ostéoporose.”

L’afflux de travailleurs étrangers pousse les salaires vers le bas, maintient un chômage élevé, et empêche les pauvres et la classe ouvrière américaine — y compris les immigrés eux-mêmes et leurs enfants — de gagner un salaire correspondant à la classe moyenne. Près de la moitié des immigrés et de leurs enfants nés aux États-Unis vivent actuellement dans la pauvreté ou au bord de la pauvreté. C’est le cas de plus de 60 pour cent des immigrés hispaniques. Chaque année, nous laissons délibérément entrer 2 nouveaux millions d’immigrés, de travailleurs invités, de réfugiés et de personnes à charge, ce qui fait monter encore plus notre record historique qui est actuellement de 42 millions d’immigrés. Il faut que nous contrôlions l’arrivée de nouveaux travailleurs à bas salaires afin: d’aider les salaires à remonter, de remettre les adolescents au travail, d’aider les minorités à rejoindre la classe moyenne, d’aider les écoles et les communautés qui sont à la traîne, et de s’assurer que les membres immigrés de notre famille nationale prennent part au rêve américain.

On voit enfin apparaître dans la vie politique ordinaire une critique de la politique d’immigration basée sur des arguments populistes liés au marché du travail. Le sénateur Jeff Sessions a été un pionnier de cette tactique qui s’appuie sur des travaux universitaires solides. La réalité incroyable est que pour les élites, aussi bien démocrates que républicaines, l’idée de donner la priorité aux travailleurs américains mérite l’anathème. Sur ce blog, il est souvent question d’identité blanche implicite, et on répète souvent que cette identité implicite ne suffit pas. Mais en fait, les premiers pas de la révolution qui réveillera l’Amérique blanche n’ont pas besoin d’être explicitement blancs. L’argument du marché du travail est valable pour la grande majorité des Américains, qu’ils soient noirs ou blancs. L’idée qu’il serait bénéfique pour les États-Unis, ou pour tout autre pays d’origine européenne, de faire venir du tiers-monde des millions de pauvres jamais scolarisés est ridicule.

La préoccupation n’a jamais été de répondre aux besoins de la majorité américaine, mais plutôt de répondre au désir des entreprises d’une main d’oeuvre bon marché, aux désirs des lobbies ethniques qui voudraient renforcer leur position en faisant venir leurs congénères en plus grand nombre, et aux désirs des élites principalement juives qui s’opposent à l’idée d’une Amérique blanche et homogène. S’il y a une constante dans l’activité juive intellectuelle et politique depuis la deuxième guerre mondiale, c’est bien son opposition au populisme. Ils préfèrent clairement avoir une oligarchie de ploutocrates qui contrôlent à la fois les médias et la classe des donateurs dont dépendent les partis républicains et démocrates.

Et c’est bien une oligarchie qu’ils ont imposée: il est illusoire de croire que les sociétés occidentales sont des démocraties. En fait, la vie politique américaine correspond bien plus à un modèle oligarchique que démocratique (voir Martin Gilens et Benjamin Page dans Perspectives on Politics [Regards sur la politique], Sept. 2014, “Tester les Théories de la Politique Américaine: Élites, Groupes d’intérêt, et Citoyens Moyens“). La candidature de Trump est le signe le plus encourageant qu’il y aurait moyen de contourner l’actuelle oligarchie au niveau présidentiel.

Ce que l’establishment craint le plus, c’est un candidat populiste à la fois honnête et sympathique, qui soit très en vue et qu’on ne puisse pas écarter des médias, et qui ait les moyens financiers de mener une campagne viable.

Cet article du Washington Examiner fait une analyse très juste en montrant que le communiqué de Trump correspond en fait à ce que pensent la plupart des Américains.

Donald Trump a soulevé dimanche dernier une nouvelle vague d’inquiétude et de contrariété chez les élites politiques républicaines en faisant de nouvelles déclarations encore plus provocantes sur l’immigration, et en publiant son plan Trump sur l’immigration, pour lequel il a reçu les conseils du pire restrictionniste du Sénat. Mais certaines indications laissent penser que les positions de Trump sur l’immigration sont plus proches du point de vue du public — pas seulement des électeurs du Parti Républicain, mais des gens en général — que de celui de ses détracteurs. À NBC News, où Trump est passé dans l’émission “Meet the Press”, un gros titre indiquait: “Donald Trump: Les Sans-Papiers doivent Partir”. C’est ce qu’il a déclaré au modérateur Chuck Todd à propos des immigrants illégalement présents aux États-Unis: “Ils doivent partir” ; “Soit on a un pays, soit on n’en a pas”.

En même temps, Trump a dévoilé un court document indiquant sa position sur la question de l’immigration. Ce document, préparé en consultation avec le sénateur républicain Jeff Sessions, appelle entre autres à mettre fin à l’attribution automatique de la citoyenneté à la naissance [birthright citizenship] en application du 14ème amendement [NdT: on traduit parfois birthright citizenship par droit du sol]. Certains rivaux présidentiels de Trump, et sûrement une bonne partie de l’establishment lié au Parti Républicain, sont atterrés. Le sénateur Lindsey Graham a déclaré sur la chaîne CBS: “Notre candidat républicain le plus en vue préconise maintenant l’auto-rapatriement, c’est à dire que la totalité des 11 millions retournent à pied d’où ils viennent, et qu’éventuellement, par la suite, on en laisse quelques uns revenir.” Avant d’ajouter: “J’espère simplement que notre parti ne va pas s’engager sur cette voie. Ainsi donc, notre candidat numéro un, M. Trump, veut revenir en arrière sur l’immigration. Je crois qu’il va tous nous entraîner avec lui si nous n’y prenons pas garde.”

Observons Graham faire sa campagne sur cette position et nous verrons où cela le mène (il est à zéro pour cent dans le dernier sondage). Sa servilité envers le Lobby pro-israélien ne l’a avancé à rien jusqu’à présent.

L’intérêt réel de l’article de l’Examiner est qu’il cite une étude qui montre à quel point les élites sont déconnectées sur la question de l’immigration :

Mais sur la question de l’immigration, Trump est-il si éloigné de l’opinion courante que le suggère Graham ? Est-il même en dehors de l’opinion courante ? David Broockman, professeur à Stanford, et Douglas Ahler, doctorant à Berkeley, sont les auteurs d’une étude récente qui suggère que sur la plupart des points, le public est plus proche de Trump que des partisans de la réforme globale de l’immigration.

Voici les résultats obtenus par Broockman et Ahler: 4,7 % ont préféré l’option 1 ; 17,4 % l’option 2 ; 10,8 % l’option 3 ; 12,0 % l’option 4 ; 17,0 % l’option 5 ; 13,8 % l’option 6 ; et 24,4 % l’option 7. Le groupe unique le plus important, avec 24,4 %, a choisi l’option la plus draconienne (fermeture des frontières et expulsions de masse), que rejettent tous les candidats à la course présidentielle, y compris Trump.

Ajoutons-y le groupe suivant, ayant choisi l’option 6, qui permettrait seulement à un “petit nombre” d’immigrés hautement qualifiés d’entrer aux USA tout en prévoyant aussi des expulsions de masse, et on passe ainsi à 38,2 %. Ajoutons aussi l’option 5, qui laisserait seulement entrer les immigrés hautement qualifiés, tout en fermant physiquement la frontière, et on arrive à 55,2 %. Broockman et Ahler parviennent à la conclusion que “les citoyens sont nombreux à soutenir des politiques qui semblent en dehors du champ de possibilités suggérées dans le discours des élites”.

Choquant ! Nous avons toujours dit que la révolution anti-blanche était un processus imposé par en haut, initié et entretenu par des élites hostiles, et bénéficiant d’un très faible soutien populaire, surtout de la part des Blancs — ce qui explique pourquoi ces élites continuent à faire venir des non-Blancs par millions. Ces pourcentages montrent que sur la question migratoire, un programme politique proche de ce que propose Trump serait un projet gagnant.

Apparemment, la position de Trump sur l’immigration tombe quelque part entre les options 5 et 6 — sans doute un peu plus près du 6. Si l’analyse de Broockman et Ahler est correcte, on peut sans doute dire que la majorité des Américains — pas seulement les électeurs républicains, mais tous les Américains — ont un point de vue qui recoupe bien la position de Trump, s’il n’est pas plus restrictif. Ses adversaires, comme Graham, font comme si la position de Trump sur l’immigration était très éloignée de l’opinion normale, mais il ne semble pas que ce soit vrai.

Juste deux remarques à propos du document indiquant la position de Trump sur l’immigration, qu’il faudrait lire en entier. On peut considérer qu’il correspond au programme de Jeff Sessions sur l’immigration, y compris avec la suppression de l’attribution automatique de la citoyenneté à la naissance. Le seul concurrent à la présidentielle qui s’y trouve mentionné est Marco Rubio :

Quand les politiciens parlent de “réforme de l’immigration”, il faut comprendre ceci : régularisation des clandestins, main d’oeuvre bon marché et ouverture des frontières. Le projet de loi Schumer-Rubio sur l’immigration n’était rien d’autre qu’un cadeau aux grandes entreprises qui font des donations financières, et qui dirigent les deux partis. (…) Le sénateur personnel de Mark Zuckerberg, Mr Marco Rubio, défend un projet de loi qui triplerait les visas H-1B [NdT: permettant aux employeurs de faire venir des travailleurs étrangers] et ferait des ravages chez les femmes et les minorités ethniques.

Merveilleux. Et il aurait pu mentionner les soutiens ultra-sionistes de Rubio, qui ont pour noms Norman Braman, Larry Ellison, et Sheldon Adelson. On remarque certaines récurrences. De toute évidence, un point fort de la candidature Trump est qu’il ne dépend pas de la classe des donateurs financiers. Il lance une pique supplémentaire aux donateurs :

Une vraie réforme de l’immigration doit privilégier les besoins des personnes qui travaillent — et non pas les riches donateurs qui font du tourisme à travers le monde. Nous sommes le seul pays au monde à avoir un système d’immigration qui place les besoins des autres nations avant les nôtres.

Malheureusement, tous les pays de souche européenne ont des politiques d’immigration contraires aux intérêts de leurs populations autochtones. Il faut maintenant s’attendre à un feu nourri d’attaques médiatiques contre Trump, pendant que les élites du Parti Républicain continueront à faire tout ce qu’elles peuvent pour faire dérailler sa candidature. Ce sera le spectacle politique à son meilleur niveau.

Vive Trump et Sessions à la présidence / vice-présidence en 2016 !