L’attitude juive envers Israël et envers la défense des intérêts des Blancs: Similarités et différences
By Kevin MacDonald; translated by Armor
English version here
Il ne fait aucun doute qu’au sein de la communauté juive, les voix qui critiquent Israël se font plus fortes —avec des gens comme Peter Beinart, des sites internet comme Mondoweiss, le groupe de pression J Street, et une importante participation juive au mouvement BDS. C’est bon signe, mais on ne sait pas encore si cela finira par faciliter un changement de politique en Israel ou aux USA. Malgré quelques reculs lors de la dernière élection, Netanyahu reste au pouvoir, et personne ne prévoit de changement dans la politique de colonisation, ni de changements tangibles dans la situation des Palestiniens. Aux États-Unis, le lobby pro-israélien reste extrêmement puissant, comme le montrent les auditions examinant la candidature de Hagel. Israël et son principal ennemi l’Iran ont été au centre des questions posées par les sénateurs des deux camps. Les Démocrates ont cherché à se protéger en obtenant de simples garanties que Hagel défendrait Israël, tandis que plusieurs Républicains l’ont attaqué sans ménagement. Vu la façon dont Hagel s’est couché devant eux, on peut douter que le gouvernement américain soit capable d’un vrai changement de politique. Beinart observe que
si les auditions avaient aussi pour objectif de commencer à promouvoir la politique étrangère du second mandat d’Obama —une politique étrangère qui réduit les dépenses militaires en fonction des ressources économiques, et qui poursuit énergiquement la voie diplomatique avec l’Iran, et éventuellement avec Israël et les Palestiniens—alors Hagel a échoué. Et si, une fois confirmé à son poste, Hagel ne devient pas un meilleur porte-parole de la politique étrangère, alors le programme du second mandat sera d’autant plus difficile à réaliser.
Évidemment, le but des auditions n’était pas de présenter un argumentaire pour la politique étrangère du second mandat. L’intention était sans doute plutôt de signaler un changement de politique, notamment en plaçant la barre plus haut s’agissant du déclenchement d’une guerre avec l’Iran, mais sans affronter directement le pouvoir du Lobby.
Mais la question que je veux soulever est celle-ci: que laisse présager l’évolution de l’attitude juive envers Israël quant à un éventuel changement de l’attitude juive sur la question de la substitution ethnique de l’Amérique Blanche ?
L’oppression des Palestiniens due à l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza continue depuis bien plus de 40 ans et on entrevoit seulement maintenant des fissures dans le mur du soutien juif à Israël. Durant tout ce temps, et maintenant encore, Israël a laissé espérer une paix négociée tout en continuant à mener sur le terrain des actions totalement incompatibles avec la solution à deux États. Tout du long, les gouvernements américains successifs se sont opposés à la colonisation, tout comme l’ONU. Tout du long, des analyses critiques bien informées et factuelles sont restées disponibles, mais reléguées dans l’ombre. Mais maintenant, malgré le pouvoir juif des médias, la situation en Israël est trop visiblement injuste pour être dissimulée sous de faux-semblants. Des fissures sont apparues aux États-Unis dans les hauts-lieux de la politique étrangère, notamment avec le livre de Mearsheimer et Walt, Le Lobby pro-israélien. Et le soutien des pays européens à Israël s’est considérablement érodé, au point que les votes de l’ONU opposent pratiquement les États-Unis et Israël au reste du monde.
Juste au moment où il devient évident qu’Israël et le judaïsme de la diaspora courent un risque si rien ne change, des intervenants comme Beinart viennent recadrer la discussion dans certaines limites et éviter ainsi qu’elle ne conduise à s’interroger sur le dessein principal du judaïsme historique. D’ailleurs, Mondoweiss a décidé de bannir les commentaires qui mettent en avant certaines caractéristiques ancrées dans le judaïsme pour expliquer les exemples de comportement israélien qui trahissent un point de vue racialiste envers les Palestiniens et les immigrés non-juifs. En général, les juifs qui critiquent Israël préfèrent ne pas être exclus de la communauté juive.
Loin de représenter l’orientation principale de la communauté juive, les critiques juives adressées à Israël se sont développées en réaction à d’autres critiques venant de l’extérieur —des Palestiniens et de leurs alliés. On peut trouver que leurs critiques sont minimalistes dans le sens où elles vont le moins loin possible et ne mettent jamais en cause certains traits de base du judaïsme historique, tels que le souci de pureté raciale et une attitude manipulatrice envers les non-Juifs. Ces critiques font penser à un débat de la Knesset —les opinions divergent quant à ce qui est le mieux pour les Juifs.
Ces critiques sont utiles même quand elle n’aboutissent à rien, car elles démentent l’idée d’une attitude monolithique des Juifs envers Israël. Par exemple, lors des débats entre professeurs de mon université, j’avais l’habitude de mentionner le contraste énorme entre les positions israéliennes et celles de la communauté juive américaine sur des questions comme l’immigration et le multiculturalisme. Mais mes contradicteurs avaient beau jeu de faire remarquer qu’ils avaient leurs propres reproches à adresser à Israël. Ensuite, en toute bonne conscience, ils consacreraient tout leur activisme non pas à changer la politique israélienne, mais à promouvoir la révolution multiculturelle et la marginalisation des Blancs aux USA.
Alors que suggère tout cela du point de vue de la défense des intérêts des Blancs ?
- Pour ce qui est de percevoir ou de s’alarmer du problème de marginalisation ethnique des Blancs américains, c’est comme si on était encore en 1967. À la différence des Palestiniens, les Blancs ne constituent pas une large population indignée et consciente du rôle qu’ont joué les Juifs et la communauté juive organisée dans l’émergence d’une Amérique non-blanche. En effet, beaucoup d’entre eux demeurent indifférents au problème de marginalisation des Blancs ou se montrent même hostiles à la majorité blanche. (C’est particulièrement visible à l’université ; voir la récente vidéo de Jared Taylor où il évoque l’attitude anti-blanche très fréquente dans les milieux universitaires —un bon exemple du continuel refrain des élites occidentales qui vise à diaboliser l’Occident. Les commentateurs politiques mentionnent souvent l’insécurité et la colère que ressentent les Blancs, et qui se manifestent à travers le mouvement du Tea Party et par le fait que les Blancs de la classe ouvrière votent pour les Républicains, bien que ce ne soit pas dans leur intérêt économique. Mais le malaise blanc a du mal à s’exprimer —au moins en partie parce que les conservateurs traditionnels n’ont pas réussi à cadrer le débat en termes d’intérêts légitimes des Blancs. Les conservateurs traditionnels préfèrent pontifier sur des questions telles que le «big government», le problème d’un gouvernement trop interventionniste, qui serait censé causer le malaise de leur public —un public inquiet et mécontent, principalement blanc.
- Le camp pro-israélien qui domine les médias américains a exercé son pouvoir en faisant licencier ses adversaires. De même, les défenseurs des intérêts des Blancs courent un grand risque à exprimer publiquement leurs opinions. Bien que la nomination de Hagel laisse penser que certaines personnes mal aimées du Lobby pro-israélien survivent dans la vie publique, on est loin de la situation où un défenseur explicite des Blancs pourrait survivre dans l’exercice de fonctions publiques. Imaginez la réaction si Hagel avait eu à expliquer des déclarations faites par le passé en faveur des Blancs. Il n’aurait absolument aucune chance d’être confirmé à son poste.
- Tout comme le racialisme israélien et l’oppression des Palestiniens sont arrivés au point où ils ne peuvent plus être dissimulés, il n’est pas possible de camoufler éternellement les conséquences pour les Blancs de l’immigration, du multiculturalisme, de l’affirmative action [NdT: discrimination positive], et des positions anti-blanches défendues par les élites. Nous avons déjà un président qui ne ressent aucun besoin de chercher l’approbation des Blancs socialement conservateurs qui votaient autrefois Démocrate pour des raisons principalement économiques. Une nouvelle et facile victoire des Démocrates en 2016, malgré la capitulation des Républicains sur l’immigration illégale, et malgré un pourcentage déséquilibré de Blancs qui votent Républicain dans toutes les classes sociales, tous les groupes d’âge et les deux sexes, accentuerait encore la dimension raciale des lignes de bataille. Le déclin du pouvoir politique des Blancs se conjugue à l’impression de plus en plus forte qu’ils se font sacrifier (affirmative action, probabilité 40 fois plus élevée des crimes commis par des Noirs sur des Blancs par rapport aux crimes commis par des Blancs sur des Noirs [voir la vidéo de Jared Taylor], et chez les communautés noire et latino : structures familiales qui restent dysfonctionnelles, mauvais résultats scolaires, forte dépendance aux aides sociales) et cela se combine aussi à des politiques (restriction des armes à feu, régularisation des immigrés clandestins, mariage homosexuel) qui s’opposent aux idéaux ancrés chez les Blancs américains socialement conservateurs. Tout cela constitue une combinaison politiquement explosive.
- Si une réaction politique se produit (le plus tôt sera le mieux), la communauté juive organisée s’y opposera fortement. Mais si la réaction prend de l’ampleur, il faut s’attendre à ce que les personnes à forte identité juive commencent à critiquer les positions majoritaires de la communauté juive sur les questions liées au pouvoir politique blanc, à l’immigration, et aux positions anti-blanches des élites. De même que les Juifs comme Beinart sont motivés par l’idée qu’il est dans l’intérêt d’Israël et du judaïsme diasporique d’obtenir une paix juste avec les Palestiniens, d’autres Juifs pourraient être motivés, du moins en surface, par l’idée que le déclin de l’Amérique blanche est mauvais pour les Juifs. Dans les milieux juifs, certains s’inquiètent déjà que les non-Blancs américains risquent de se montrer beaucoup moins sensibles que les Blancs aux préoccupations des Juifs.
- Tout comme les reproches visant le lobby pro-israélien, les critiques visant le rôle joué par la communauté juive seront de type réactif, dans la mesure où ces critiques proviendront de milieux extérieurs. De la part des élites juives, des réactions favorables aux intérêts des Blancs ne seraient possibles que si le mouvement de défense des intérêts des Blancs est perçu comme une menace réelle pour la communauté juive.
- Comme dans le cas des Palestiniens, la critique restera minimaliste dans le sens où elle n’insistera pas sur la façon dont les Juifs et la communauté juive organisée ont concouru à amener la situation actuelle. Cela veut dire que les auteurs juifs de ces critiques pourraient soutenir des organisations comme “American Renaissance”, où on ne parle pas du rôle des Juifs et de la communauté juive organisée dans la création du malaise actuel.
- L’une des principales conséquences sera de briser l’idée qu’il existe un point de vue juif monolithique sur ces questions. Comme pour les reproches juifs adressés à Israël, il y a des effets bénéfiques, même si cela n’aboutit à aucun changement de politique.
Tout cela dépend de la survenue ou non d’une crise de l’Amérique blanche lorsque les gens vont comprendre ce que ces changements impliquent. Il est possible qu’il n’y ait pas de crise mais plutôt un long gémissement final à mesure que les Blancs accepteront leur sort de peuple conquis, en dépit du fossé flagrant entre la réalité d’aujourd’hui et l’avenir multiculturel prospère et harmonieux qu’on nous avait annoncé. Mais il est bien établi en psychologie que la cohésion et la conscience de son identité se trouvent renforcées dans les groupes minoritaires qui se voient confrontés à descompétiteurs dangereux. Nous verrons….