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Les Juifs, vus comme une condition nécessaire

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Article d’origine publié le 9 mai 2014

Cette vidéo de John Mearsheimer (également disponible dans nos archives video) discute utilement de la façon de se représenter l’implication juive dans la guerre d’Irak, ainsi que l’influence juive en général.

Le raisonnement est le suivant :

1. Les néo-conservateurs ont été la principale force poussant à la guerre.

2. Les néo-conservateurs sont un élément clé du Lobby pro-Israël. Ils sont “profondément dévoués à Israël” et impliqués dans tout un ensemble d’organisations pro-israéliennes telles que l’American Enterprise Institute, et l’Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient.

3. D’autres composantes du Lobby pro-israélien, notamment l’AIPAC, étaient profondément impliquées aussi.

4. Les principaux groupes juifs figuraient aussi parmi les principaux partisans de la guerre. Mearsheimer cite un éditorial du Forward [NdT: un hebdomadaire juif] publié avant le 7 mai 2004 :

Au moment où le Président Bush essayait de faire accepter la guerre d’Irak, les plus grandes organisations juives américaines se sont ralliées à sa défense comme un seul homme. Déclaration après déclaration, les leaders de la communauté ont insisté sur le besoin de débarrasser le monde de Saddam Hussein et de ses armes de destruction massive. [L’éditorial poursuit en affirmant:] Certains groupes sont même allés plus loin, en avançant l’idée que déposer le dirigeant irakien serait un pas significatif pour apporter la paix au Moyen-Orient, et pour que l’Amérique gagne la guerre contre le terrorisme.

La tentative récente pour obtenir que les États-Unis bombardent la Syrie présentait un scénario similaire, où on a vu l’Anti-Defamation League, la Conférence des Présidents des Grandes Organisations Juives Américaines (CPMAJO), et le Centre Simon Wiesenthal, soutenir la guerre (“Soutien général de la communauté juive organisée pour une intervention en Syrie“).

5. Les néo-conservateurs ont droit à l’indulgence de Mearsheimer sur la question de savoir s’ils pensaient vraiment que l’invasion de l’Irak aurait un effet positif pour les États-Unis (pour ma part, j’attribuerais leur position à la duperie délibérée ou à l’auto-duperie), mais il observe que d’après les néo-conservateurs, ce qui est bon pour Israël est bon pour les États-Unis, et vice-versa —un point de vue qu’il rejette (et qui heurte le sens commun).

6. Les néo-conservateurs ne pouvaient pas accomplir leur projet par eux-mêmes. Ils avaient besoin d’alliés, ce qui nécessitait un contexte approprié. Les attentats du 11 septembre ont pourvu à cela en apportant à la cause néo-conservatrice un soutien populaire et un soutien des élites (notamment avec Bush et Cheney). (Je pressens que la question intuitive “cui bono” (à qui cela profite) explique en grande partie pourquoi les Israéliens ont été soupçonnés d’être impliqués dans les attentats du 11 septembre, ou du moins, d’avoir été au courant à l’avance).

7. Les néo-conservateurs ont donc été des agents nécessaires, mais pas suffisants, de la guerre en Irak.

8. La guerre d’Irak n’a pas été une guerre juive. Les sondages indiquaient que les Juifs étaient moins favorables à la guerre que les autres Américains.

C’est exactement l’argumentation développée dans le livre The Culture of Critique—l’idée que les mouvements intellectuels et politiques juifs ont été nécessaires, mais pas suffisants pour provoquer le déclin de l’Amérique blanche. Extrait du chapitre 1:

[Ce qui est dit précédemment] n’implique pas que le judaïsme constitue un mouvement unifié ou que chaque branche de la communauté juive ait participé à ces mouvements. Il est possible que les Juifs constituent un élément prédominant ou nécessaire dans les mouvements politiques radicaux ou dans les mouvements intellectuels des sciences sociales, et il est possible qu’une identité juive marquée soit très compatible avec ces mouvements, ou même les facilite, sans que pour autant, la plupart des Juifs soient impliqués dans ces mouvements. Par conséquent, la question de l’impact global des influences juives sur la culture des gentils est indépendante de la question de savoir si tous les Juifs, ou la plupart d’entre eux, ont soutenu les mouvements qui visaient à modifier la culture des gentils.

Cette distinction est importante car d’un côté, les antisémites ont souvent présumé, de façon implicite ou explicite, que la participation juive à des mouvements politiques radicaux s’inscrivait dans une stratégie juive d’ensemble, qui incluait de riches capitalistes juifs, en même temps qu’une présence juive dans les médias, l’université, et d’autres domaines de la vie publique. Et d’un autre côté, les Juifs qui s’efforcent de désamorcer l’antisémitisme lié au rôle prépondérant joué par les Juifs dans de nombreux mouvements politiques radicaux ont souvent fait remarquer que c’est seulement une minorité de Juifs qui participe à ces mouvements, et que des gentils y participent également. Ainsi, par exemple, dans les années 1930 et 1940, la réponse standard de l’American Jewish Committee [Comité Juif Américain] à propos de la prédominance des Juifs dans les mouvements politiques radicaux consistait à faire remarquer que la plupart des Juifs ne sont pas des radicaux. Il n’empêche qu’à cette même époque, l’AJC avait entrepris des démarches pour s’opposer au radicalisme dans la communauté juive (voir par exemple, Cohen, 1972).[i] L’AJC reconnaissait implicitement que le discours assurant que les radicaux ne représentent qu’une minorité parmi les Juifs était peut-être vrai en effet, mais n’était pas pertinent quant à la question de savoir si (1) une forte identité juive est compatible avec ou facilite la participation aux mouvements politiques radicaux, (2) les Juifs constituent un élément prédominant ou nécessaire dans les mouvements politiques radicaux, et (3) les influences sur la société des gentils découlant de la prépondérance juive dans les mouvements radicaux (ou dans d’autres mouvements intellectuels juifs examinés dans ce livre) peuvent se concevoir comme une conséquence du judaïsme en tant que stratégie évolutive de groupe.

De même, le fait que la plupart des Juifs avant les années 1930 n’étaient pas sionistes, du moins ouvertement, n’implique pas que l’attachement à l’identité juive ne compte pour rien dans le sionisme, ou que les Juifs ne constituaient pas dans les faits une influence prépondérante sur le sionisme, ou que le sionisme n’a pas eu d’effets sur les sociétés des gentils, ou que certains gentils ne sont pas devenus d’ardents sionistes. Le radicalisme politique a été un choix possible parmi beaucoup d’autres ouverts aux Juifs après le siècle des Lumières, et il ne s’agit pas de suggérer ici que le judaïsme, après le siècle des Lumières, constitue un groupe monolithique unifié. Et donc, il est très pertinent pour le présent projet de savoir que les Juifs ont été plus enclins que les gentils à choisir des alternatives politiques radicales, et que les Juifs ont constitué une influence prépondérante dans certains mouvement politiques radicaux.

Si l’on applique l’analyse de Mearsheimer aux arguments développés dans le Chapitre 7 de The Culture of Critique, où les Juifs sont présentés comme une condition nécessaire ayant rendu possible la réorientation radicale de la politique d’immigration suite à la loi de 1965 sur l’immigration, alors on peut paraphraser comme suit. (Remarquez qu’il y a quelques différences par rapport aux arguments qui présentent les néo-conservateurs et la communauté juive organisée comme une condition nécessaire ayant rendu possible la guerre en Irak.)

1. Les organisations juives ont été la principale force en faveur du changement de la politique d’immigration.

2. Les organisations juives ont recruté des sympathisants non-juifs pour participer à leurs efforts. Comme l’observe Mearsheimer, il s’est passé la même chose avec le néo-conservatisme.”Du fait que les juifs néo-conservateurs constituent un très faible pourcentage de l’électorat, ils ont besoin de s’allier à des non-juifs dont les propres intérêts, réels ou apparents, s’accordent bien avec les intérêts juifs. Les non-juifs ont diverses raisons de s’associer aux intérêts juifs, y compris l’avancement de leur carrière, de proches rapports personnels ou des sentiments d’admiration envers certains Juifs, ou bien des convictions personnelles profondes” (voir ici, p. 12). Dans le cas de la politique d’immigration, certaines organisations juives comme l’American Jewish Congress [Congrès Juif Américain] ont monté de nouvelles organisations (par exemple, la Commission Nationale sur l’Immigration et la Citoyenneté) principalement composées de non-juifs favorables à l’immigration et à la fin des quotas nationaux favorisant l’Europe de l’Ouest.

3. Les organisations juives ont systématiquement confondu les intérêts américains avec les intérêts juifs. C’est à dire qu’elles ont présenté comme positif pour le pays dans son ensemble ce qui n’était que le propre intérêt des Juifs à ce que le changement de la loi règlementant l’immigration amène le pluralisme culturel et le déclin de l’Amérique blanche. De façon générale, tout comme les néo-conservateurs n’arrivent pas à distinguer en politique étrangère entre les intérêts américains et ceux d’Israël, les Juifs américains ne font pas non plus la différence entre ce qui est bon pour les Juifs et ce qui est bon pour le reste de l’Amérique.

4. Tout comme les efforts des néo-conservateurs ont échoué jusqu’à ce que le contexte change, la victoire des intérêts juifs dans le domaine de l’immigration est devenue possible parce qu’il y a eu un changement du contexte intellectuel – en l’occurrence, ce changement découle de la réussite des mouvements juifs intellectuels et politiques qui font l’objet des chapitres précédents de The Culture of Critique (l’anthropologie boasienne, l’École de Francfort, la psychanalyse, les intellectuels de New York). Comme l’a observé John Higham, dès avant la victoire finale de 1965, le point de vue boasien à base de déterminisme culturel et d’anti-biologisme s’était imposé comme le standard de la sagesse universitaire. Si bien qu’il “était devenu intellectuellement à la mode de rejeter l’idée qu’il puisse même exister des différences ethniques persistantes. Ce mouvement de réaction a privé la conscience raciale populaire d’une puissante arme idéologique” (58-59). Dans une déclaration de 1951 au Congrès, l’American Jewish Congress avait déclaré: “Les découvertes de la science obligent même ceux d’entre nous qui ont le plus de préjugés à accepter, aussi inconditionnellement que nous acceptons la loi de la gravité, que l’intelligence, la moralité et le caractère, n’ont aucun rapport avec la géographie ni avec le lieu de naissance “.

5. Ce travail d’influence s’est fait sans qu’un grand nombre de Juifs y participent ou en soient informés. Les mouvements intellectuels juifs étaient le produit d’un très petit nombre de Juifs dont l’influence a été amplifiée par l’influence juive et par la constitution d’un réseau ethnique juif dans le monde élitiste des médias et du monde universitaire. Tout comme la guerre d’Irak n’est pas exactement catalogable comme une “guerre juive”, on pourrait soutenir que le changement de la politique d’immigration des États-Unis ne doit pas être qualifié de “victoire juive.” Le pouvoir juif repose sur l’influence exercée sur les institutions d’élite (médias, milieux universitaires, Congrès) par des groupes organisés de Juifs, et non par l’ensemble de la population juive. La question reste ouverte quant à savoir si ces attitudes se retrouvent fréquemment dans la communauté juive en général.

Néanmoins, même s’il existe des preuves sérieuses qu’un nombre substantiel de Juifs se sont opposés à la guerre d’Irak, ce n’est pas aussi convaincant dans le cas de la politique de l’immigration. Alors qu’un grand fossé sépare les néo-conservateurs de la majorité des Juifs américains sur la question de l’Irak, on note au contraire que la politique libérale d’immigration reçoit le soutien de tout l’éventail politique juif (depuis l’extrême gauche jusqu’à la droite néo-conservatrice), sans parler de la communauté juive organisée dans son ensemble, et c’est le cas depuis le début du 20e siècle au moins.

Bien plus que la guerre d’Irak, les questions où il existe un consensus de la communauté juive américaine sont la politique d’immigration, et la conception de l’Amérique comme une nation fondée sur une proposition ou un contrat social, sans dimension ethnique ou raciale.

 


[i]. Comme indiqué dans le livre Separation and its Discontents (p. 261), l’AJC, en s’efforçant de présenter les Juifs comme s’ils n’étaient pas sur-représentés dans les mouvements radicaux, se livrait à un exercice de duperie, et peut-être d’auto-duperie. L’AJC s’était engagée dans des efforts intensifs pour changer l’opinion dans la communauté juive, en essayant de montrer que les intérêts juifs étaient mieux servis en défendant la démocratie américaine plutôt que le communisme soviétique (par exemple, en insistant sur l’antisémitisme soviétique et sur le soutien soviétique à des pays qui s’opposaient à Israël dans les années suivant la Deuxième Guerre mondiale) (Cohen 1972, 347ff).

Le statut social des Blancs qui deviennent minoritaires

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Article d’origine publié le 21 avril 2014

La récente étude (discutée ici) de Maureen Craig et Jennifer Richeson sur la façon dont réagissent les Blancs à l’idée de devenir minoritaires comprenait une expérience où les sujets étudiés (tous blancs) lisaient un “paragraphe lénifiant” destiné à calmer leurs craintes concernant le passage imminent des Blancs à l’état de minorité. Ce paragraphe affirmait avec beaucoup d’aplomb que “malgré le changement de composition démographique, on observerait très probablement une stabilité du statut sociétal relatif des différents groupes raciaux” et qu’il était prévu “que les Blancs américains continuent d’avoir des revenus moyens plus élevés que les membres d’autres groupes raciaux”.

C’était une simple manipulation expérimentale. Les expérimentateurs n’ont pas prétendu que leur paragraphe lénifiant sur le statut social des Blancs était vrai. Mais, puisqu’ils proposent l’idée que la peur de perdre son statut social est réellement le mécanisme central qui explique le résultat de leurs recherches, il est important de se demander si leur paragraphe lénifiant est vrai ou pas. Encore une fois, le schéma qu’ils proposent est que les Blancs, face à leur statut imminent de minorité démographique, craignent de voir leur statut social se dégrader, ce qui les encourage dans un deuxième temps à adopter diverses positions associées en Amérique aux idéaux politiques conservateurs, par exemple en s’opposant à l’intervention du gouvernement dans le domaine de la santé, en étant pour de plus fortes dépenses militaires, et sans doute contre le mariage gay, l’avortement, et les restrictions sur le droit de port d’arme.

Income

Comme le montre le graphique ci-dessus, on aurait tort de croire que les Blancs “ont des revenus moyens plus élevés que les membres d’autres groupes raciaux”. Les Asiatiques, depuis qu’ils constituent un groupe démographique important, ont toujours eu des revenus moyens plus élevés. En outre, dans des États comme la Californie, les Blancs perdent des plumes du fait de la concurrence avec les Asiatiques et les Latinos sur des ressources précieuses telles que l’admission à l’Université de Californie (“Les étudiants de Californie frappés par la restriction des admissions à l’UC“). Les Blancs (26,8%) représentent maintenant le troisième groupe racial le plus nombreux dans le système de l’UC, après les Asiatiques (36,2%) et les Latinos (28,8%) (ce dernier groupe est sans aucun doute aidé par la règle qui accorde automatiquement l’admission aux étudiants qui font partie des 9% de meilleurs élèves de leur classe en dernière année du système secondaire ; les Noirs sont sous-représentés parce que la race n’est pas admise comme critère et qu’il y a peu de lycées (high-schools) entièrement noirs du fait que les Latinos ont colonisé de nombreuses zones autrefois noires. L’immigration a un coût énorme pour les Noirs comme pour les Blancs).

Un autre aspect du futur déclin de la situation économique des Blancs se trouve mis en évidence dans un rapport récent de James G. Gimpel, un professeur de sciences politiques à l’Université du Maryland. Ce rapport a été publié par le très utile Center for Immigration Studies (L’Impact de l’immigration sur les perspectives politiques des Républicains, de 1980 à 2012). L’arrivée de millions d’immigrés pauvres et sans instruction aspirera de plus en plus les ressources de la société dans son ensemble, et créera une pression politique pour des mesures redistributives imposées au détriment des Blancs. L’étude du professeur Gimpel a pour principal objet de montrer que l’immigration est une stratégie perdante à long terme pour les Républicains – ce qui n’a rien de surprenant, vu la racialisation de la vie politique américaine, qui fait que les non-Blancs se regroupent au Parti Démocrate. L’argument de Gimpel est que l’arrivée de millions de gens sans instruction entraîne une plus grande inégalité des revenus et produit une grande masse d’électeurs favorables à la redistribution:

Les données du Bureau de Recensement indiquent que l’immigration a considérablement accru la population à faible revenu dans le pays. Les immigrés et leurs enfants mineurs représentent un quart des pauvres et un tiers de ceux qui n’ont pas d’assurance santé (Camarota 2012; Rector 2006). McCarty, Poole et Rosenthal (2008) ont décrit assez précisément le lien entre hausse de l’immigration, augmentation de l’inégalité économique, et renforcement au niveau national de la polarisation entre les deux partis. Un bon nombre des immigrés arrivés après 1965 se sont trouvés être des gens sans qualification, qui vivaient avec de bas salaires, et exposaient la population pauvre locale à la concurrence salariale.

En outre, c’est dans les territoires où l’inégalité de revenu est la plus forte qu’il existe le plus fort soutien, non seulement de la part des immigrés, mais de tous les citoyens, à un gouvernement fort avec un rôle important de redistribution et de régulation économique. Les comtés présentant une forte inégalité de revenus ne se contentent pas de davantage voter Démocrate aux élections présidentielles, mais produisent en outre de grands mouvements d’opinion locale favorables à davantage de réglementation gouvernementale et à des politiques d’imposition et de redistribution de la fortune.

Gimpel montre qu’il y a une corrélation entre l’inégalité des revenus mesurée par l’indice de Gini, et le soutien accordé à des politiques libérales favorables à la régulation gouvernementale et à la redistribution.

Pour résumer, le paragraphe lénifiant de Craig et Richeson, qui est fait pour rassurer les Blancs, ignore le coût futur de l’immigration pour les Blancs. À mesure que les États-Unis continuent de faire venir des gens pauvres et sans instruction, il y aura un renforcement du pouvoir électoral en faveur de politiques redistributives alimentées par des augmentations d’impôts qui frapperont particulièrement les Blancs. Et à mesure que le pouvoir électoral des Blancs diminue, la pression en faveur de telles politiques deviendra politiquement irrésistible. On peut faire le même raisonnement à propos de la tradition conservatrice américaine, attachée aux libertés individuelles et à un gouvernement limité.

Dans sa conclusion, le professeur Gimpel suggère qu’on ne peut pas raisonnablement s’attendre à ce que la multitude d’immigrés peu qualifiés connaissent une ascension sociale, étant donné la pression continue vers le bas qu’exerce l’immigration sur les salaires.

Les Républicains ont raison de vouloir attirer les électeurs latinos. Ils constituent incontestablement une part croissante de la population et de l’électorat. Mais d’après les éléments présentés ici, renforcer le flux d’immigrés peu qualifiés s’avèrera contre-productif dans une économie qui est mal adaptée pour assurer leur promotion sociale.

Le raisonnement tenu ici est que les immigrés peu qualifiés vont souffrir à mesure que les États-Unis continuent de faire venir des millions d’immigrés peu qualifiés comme eux. Le Professeur Gimpel suggère que les Républicains devraient tourner leur argumentation de façon à dire, en gros, que limiter l’immigration est une bonne chose pour les immigrés qui sont déjà là :

En même temps, les réserves exprimées par les Républicains concernant de hauts niveaux d’immigration peuvent trop facilement êtres cataloguées comme racistes et xénophobes. C’est parce que les élites du parti n’ont pas réussi à clairement faire passer le message qu’ils veulent une politique pro-immigrés basée sur une politique d’immigration réduite, et que ces deux objectifs sont complémentaires. Une telle politique sera aussi le meilleur moyen de faire évoluer les immigrés vers un niveau de revenus supérieur ou moyen, ce qui favorisera leur mobilité géographique et politique.

Du moment que ça marche.

Cependant, il est intéressant de souligner que l’un des coûts bien connus du multiculturalisme est que les gens sont moins disposés à contribuer aux services publics comme la santé et l’éducation quand les bénéficiaires sont des (membres de) groupes ethniques étrangers – un phénomène qui s’explique facilement par le point de vue évolutionniste. Si le professeur Gimpel a raison de penser que l’immigration conduit à créer une sous-classe persistante, en constante expansion, et incapable de se hisser plus haut sur le plan économique, alors le résultat sera explosif. À mesure que leur pouvoir politique décline, les Blancs pourront de moins en moins échapper aux impôts finançant des services publics pour cette sous-classe constituée de non-Blancs, pauvres et sans qualification.

Et même si le professeur Gimpel préfère présenter son raisonnement en termes d’effets de l’immigration sur les salaires et la mobilité ascendante des immigrés, la même conclusion s’impose lorsqu’on adopte un point de vue réaliste sur les différences de QI entre races et ethnies, comme le fait Jason Richwine.

Dans les deux cas, le résultat sera d’augmenter le ressentiment des Blancs, avec des implications politiques cataclysmiques. Quand il deviendra impossible de remédier par les urnes électorales à des griefs légitimes, les Blancs envisageront d’autres moyens d’atteindre leurs objectifs. Les travaux de Craig et Richeson suggèrent que les Blancs voient leur mise en minorité comme une menace pour leur statut social, et observent que la polarisation raciale en sera sans doute renforcée. Lorsque dans un contexte où les méthodes démocratiques sont inefficaces, la position économique des Blancs va être de plus en plus clairement menacée (malgré le black-out actuellement imposé par les médias), les choses pourraient changer de façon spectaculaire. On conçoit facilement que dans ce cas, le discours explicite sur l’identité et les intérêts des Blancs tomberait sur un terrain fertile, et que la rhétorique qui met l’accent sur la perte de l’Amérique traditionnelle rencontrerait l’approbation des Blancs qui ont perdu leur pouvoir politique.

Les promoteurs de l’immigration jouent un jeu très dangereux. Quand l’ancienne majorité dominante est non seulement en train de perdre son pouvoir, mais qu’elle continue en même temps à financer les services sociaux de la majorité ascendante, la polarisation raciale est alors une bombe à retardement sur le plan politique.

Les Propos de Donald Sterling

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Article d’origine publié le 29 avril 2014.

L’affaire Donald Sterling est le plus récent exemple où les Américains se trouvent invités à participer à une débauche de haine dénonçant “le racisme blanc.” Une occasion de réaffirmer que les Blancs ont toujours le sentiment de l’infériorité des Noirs, un sentiment trahi par le moindre moment d’inattention. Une occasion aussi de réaffirmer la nouvelle religion bâtie autour de la dénonciation de la malfaisance des Blancs.

Ce que les médias mentionnent rarement et ne soulignent jamais est que Sterling est juif, et donc, peu susceptible de se reconnaître dans l’Amérique blanche. Par contre, le New York Times voudrait apparemment vous faire croire que c’est un Sudiste, et que ses convictions seraient typiques de la population blanche du Sud, et non des Juifs.

Pratiquement personne ne mentionne non plus qu’il défend son point de vue en expliquant comment se passent les choses en Israël, et en déclarant: “C’est un truc mondial ! Vous allez en Israël, les Noirs y sont traités comme des chiens”. Il dit qu’il y a des Juifs blancs et des Juifs noirs, et qu’ils sont traités complètement différemment”. Ce qui est véridique.

Les médias veulent faire simple: Un Blanc super riche déteste les Noirs. Ne venez pas y mêler Israël et les Juifs. Et comme le premier amendement [NdT: qui défend la liberté d’expression] ne nous a pas encore été enlevé, M. Sterling sera seulement puni par le secteur privé, par l’évitement et par l’ostracisme. Il est maintenant exclu à vie de la NBA [National Basket Association] ce qui lui fera sûrement perdre beaucoup d’amis et d’argent.

Évidemment, c’est un aspect important de l’affaire. Mais en écoutant les enregistrements, j’ai surtout eu l’impression qu’il y avait en arrière-plan une question d’anxiété sexuelle de la part d’un vieil homme de 80 ans qui s’inquiète que sa petite amie de 31 ans s’affiche avec des Noirs qui semblent être, en dehors de lui, sa compagnie préférée. C’est très naturel, du point de vue d’un psychologue évolutionniste. Les deux vidéos ci-dessous représentent 15 minutes de leur conversation.

Sterling commence en disant que sa couleur de peau n’est pas la question, mais qu’elle s’affiche trop visiblement en public avec des représentants de minorités. Sa réponse: “Je ne fais rien de mal. Si on a des frictions, c’est parce que les gens vous téléphonent pour vous dire des choses fausses sur mon compte”.

Puisqu’elle ne conteste pas qu’on l’ait vue en public avec des Noirs, il faut supposer que ceux qui se plaignent d’elle à Sterling l’accusent de faire plus que de poser en photo auprès d’eux pendant les matchs des Clippers [NdT: équipe de basket de Los Angeles, qui appartenait à Sterling]. C’est pourquoi elle affirme qu’elle ne fait “rien de mal”. Il dit alors que c’est en réalité un problème culturel auquel il ne peut rien —si une fille sort avec des Noirs, les gens penseront qu’elle couche avec eux —un comportement très peu approprié de la part de la petite amie de Donald Sterling.

Son impuissance à résoudre ce problème culturel explique aussi son refus de louer à des Noirs à Beverly Hills, ou à des non-Coréens dans ses immeubles de Koreatown. Comme il ne pouvait pas changer la façon de voir des gens, il a pris les décisions en homme d’affaires.

Mais c’est seulement parce que c’est une femme qu’il trouve inapproprié qu’elle s’affiche publiquement avec des Noirs. Quand elle fait remarquer qu’il fréquente lui-même des Noirs, il répond: “Je ne suis pas vous, et vous n’êtes pas moi. Vous êtes censée être une délicate jeune fille blanche ou latina”.

Elle fait remarquer le deux poids – deux mesures, basé sur le sexe. Sterling assure qu’il n’a pas de préventions contre la fréquentation des Noirs. Cela ne pose aucun problème pour les hommes, mais ce n’est pas convenable pour une “délicate jeune fille blanche ou latina”. C’est évident qu’il y a là une dimension sexuelle.

Mais il y a aussi un élément racial. Bien qu’elle se dise noire en partie, Sterling préfère penser à elle comme faisant partie des Blancs ou des Latinos. Être blanche ou Latino signifie qu’elle doit surveiller sa conduite et ne pas laisser penser qu’elle aurait des relations avec des Noirs.

Sterling lui dit ensuite qu’il n’a aucune hostilité envers les Noirs, “J’aimerais que vous les aimiez — en privé”. En fait, Sterling a été un généreux donateur du NAACP [National Association for the Advancement of Colored People]. Il avait reçu d’eux un prix en 2009, et il devait en recevoir un autre en mai, quand cette affaire a explosé. Leon Jenkins, le directeur du NAACP de Los Angeles, a essayé sans succès de lancer des partenariats avec d’autres organisations sportives en Californie du Sud, mais “l’organisation [de Sterling] était la seule à s’être vraiment portée volontaire… “Ça montre —je ne veux pas discuter des torts et des mérites —mais ça montre une certaine conscience de la condition difficile des Afro-Américains et des Hispaniques.”

À mon avis, il a vraiment de la sympathie pour les Noirs. Le problème pour Sterling est que c’est mauvais pour les affaires de louer à des Noirs à Beverly Hills, et c’est mauvais pour son image que sa petite amie soit vue avec des Noirs. Comme la plupart des Blancs, il ne veut pas que sa petite amie fréquente des Noirs au vu de tous. En fait, à 4:49, il dit qu’elle peut même coucher avec des Noirs. Ce qu’il ne veut pas, c’est qu’elle s’affiche publiquement avec des Noirs.

Par contre, il n’y a aucun problème à ce que lui-même fréquente des Noirs. A 6:34, il affirme: “ils peuvent rester avec moi toute la journée et toute la nuit,” et à 7:02 “J’aime beaucoup les Noirs.” À propos de Magic Johnson, “Je l’ai bien connu et il mérite d’être admiré. …Mais n’allez pas afficher sa photo sur Instagram pour que je reçoive encore des coups de fil”. Pour Sterling, ce n’est pas convenable que sa jeune et attrayante maîtresse soit vue en compagnie d’hommes noirs ; il ne veut pas recevoir d’appels à ce sujet. Trop embarrassant.

Il lui dit ensuite que “votre couleur de peau ne pose aucun problème” et demande “Pourquoi dites-vous cela?” Il a l’air vraiment perplexe et offensé. “Vous savez vous y prendre pour blesser les gens.”

Je soupçonne qu’elle disait cela et enregistrait la conversation parce qu’elle savait très bien qu’elle pourrait faire tenir à Sterling des propos à connotation raciale qui pourraient ensuite lui servir dans son procès. (Elle est poursuivie en justice par la femme de Sterling.) V. Stiviano semble toute droit sortie d’une agence de casting pour un film de Spielberg: “Je ne sais pas comment vous pouvez avoir autant de haine envers les minorités”, ce à quoi il répond: “Je n’ai de haine pour rien du tout”.

Matt Kemp

Matt Kemp

Dans la deuxième vidéo, elle en vient à parler de Matt Kemp, le joueur de champ des Dodgers [NdT: équipe de baseball de Los Angeles]. Elle le présente comme “plus clair et plus blanc que moi” (2:22). Il répond que c’est acceptable de le garder sur Instagram, mais il n’a pas l’air enthousiaste.

Donc en fin de compte, la clé qui à mon avis explique son comportement est qu’il fait très attention à l’image qu’il donne de lui-même. En tant qu’homme d’affaires qui loue au public, il est obligé de faire attention. Si cela n’affectait pas ses revenus locatifs, il serait ravi de louer aux Noirs. Et en tant qu’homme âgé ayant une jeune maîtresse, il ne veut pas qu’on pense qu’elle le trompe avec les Noirs qu’elle est connue pour fréquenter. Sterling n’a sans doute pas apprécié qu’elle se fasse arrêter pour conduite en état d’ébriété avec à son bord un acteur noir bien connu.

Mais dans le reste de sa vie, il s’entend bien avec les Noirs et donne généreusement aux causes noires.

V. Stiviano

Cela ne cadre pas bien avec le récit tout simple publié par les médias: “Les Blancs sont mauvais et racistes.”

Il y a ici beaucoup d’hypocrisie. Peu de Blancs voudraient que les femmes de leur vie soient connues pour s’afficher avec des Noirs dans des situations sexuellement suggestives. Je suis sûr que c’est également vrai des journalistes du New York Times.

La Fondation Arseniy Yatseniouk a disparu

Freeman

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Article d’origine en allemand publié par Freeman le 8 mars 2014

Traduction en français à partir de la version en anglais de Michael Colhaze.

Deuxième note de la rédaction: Le site web de Open Ukraine (http://openukraine.org/ua) a été remis en ligne.

Note de la rédaction: Cet article de Freeman montre qu’en dépit de la présence des nationalistes de Svoboda au nouveau gouvernement ukrainien, son président Arseniy Yatsenyuk (qui compte trois grand-parents ethniquement juifs) est fermement lié aux néoconservateurs, aux intérêts économiques occidentaux, et à des personnalités éminentes elles-mêmes liées au mouvement d’hostilité envers la Russie.

yats

Depuis le 27 février 2014, Arseniy Yatseniouk est le “premier ministre” du régime illégal actuellement en place en Ukraine. Comme nous l’a appris la conversation téléphonique interceptée entre Nuland et Pyatt, Yatseniouk est le candidat préféré de Victoria “Fuck the UE” Nuland, ce qui explique pourquoi le Département d’État des États-Unis l’a propulsé à la tête du putsch.

Saviez-vous que M. Yatseniouk avait une organisation nommée l’ “Open Ukraine Foundation” [Fondation pour une Ukraine Ouverte] ? Si vous le saviez, vous allez être surpris d’apprendre que toute trace de cette fondation vient d’être éradiquée d’Internet. Le site de la Fondation Arseniy Yatseniouk (openukraine.org) et sa page Facebook (https://www.facebook.com/pages/Open-Ukraine-Foundation) ont carrément disparu. L’entrée Wikipedia existe toujours, mais les liens ne mènent nulle part.

Comme tout le monde le sait, Internet n’oublie rien, et il reste possible d’examiner une capture d’écran du site. Et qu’y voyons-nous ? La liste des partenaires de la fondation. Son examen révèle à l’observateur ébahi un beau regroupement des suspects habituels. Suspects qui, nous le soupçonnons fortement, expliquent pourquoi la fondation est maintenant défunte, et ses traces oblitérées.

Un extrait de la liste des partenaires :

–   Black Sea Trust for Regional Cooperation  (A Project of the German Marshall Fund)
–   Chatham House
–   NATO Information and Documentation Centre  
–   State Department of the United States of America 
–   NED National Endowment for Democracy 
–   Horizon Capital
–   Swedbank

Avec de tels partenaires, et vu le scénario actuel, il n’est pas étonnant que la page ait été supprimée. Car on voit parfaitement qui se tient derrière M. Arseniy Yatseniouk, et derrière le coup d’État.

Commençons par le German Marshall Fund, dont le Président est Guido Goldman. Son père, Nahum Goldman, fut co-fondateur du Congrès Juif Mondial, président de l’Agence Juive, et président de l’Organisation sioniste mondiale. Guido a étudié à Harvard, et l’un de ses professeurs était l’ancien conseiller présidentiel à la sécurité Zbigniew Brzezinski. C’est Henry Kissinger qui plus tard a supervisé la thèse de doctorat de Guido. Les contributions financières au German Marshall Fund ont été approuvées par l’ancien ministre allemand des Finances Alex Möller. Ce dernier, à l’occasion du 25e anniversaire du Plan Marshall, a attribué au German Marshall Fund une dotation de 150 millions de marks sur 15 ans, sous prétexte de promouvoir les relations entre l’Europe et les États-Unis.

Rien que cela est très révélateur, car on trouve ici les noms de quelques-uns des plus virulents contempteurs de la Russie.

Mais penchons-nous sur Chatham House. Cette Fondation, créée en 1920, connue jusqu’en 2004 sous le nom de l’Institut royal des affaires internationales, est un groupe de réflexion britannique basé à Londres. C’est une institution privée de renommée mondiale, dont les membres discutent des questions actuelles et des évènements politiques au niveau international à travers des programmes d’études, des groupes de travail, des tables rondes, des conférences et des séminaires. Les recommandations et avis d’experts qui y sont élaborés sont disséminés à travers le monde par ses membres internationaux. Certains projets clés sont financés et parrainés par la Fondation Rockefeller, la Fondation Bill & Melinda Gates, la Fondation Konrad Adenauer, ou par l’OTAN ou l’Union Européenne. En plus des sociétés membres, qui comprennent 75 grandes sociétés, des banques d’investissement, des entreprises du secteur énergétique, ainsi que 263 autres sociétés, Chatham House compte actuellement parmi ses membres 2770 personnes influentes originaires de 75 pays, qui travaillent toutes dans les affaires, la diplomatie, la science, la politique et les médias. Parmi les sponsors de Chatham House se trouve la Reine Elizabeth II.

Cela ferait presque penser à une blague absurde, si ce n’était aussi extraordinaire. Car maintenant, nous voyons clairement pourquoi il s’est produit un bouleversement en Ukraine: ce sont les suprêmes gros-bonnets de la soi-disant élite mondiale qui l’ont voulu.

Les dirigeants de l’OTAN voulaient intégrer l’Ukraine à leur club de guerre, afin que les missiles puissent être déployés encore plus près de la Russie. En 2008 le secrétaire général de l’OTAN Jaap de Hoop Scheffer, avait rendu visite à Arseniy Yatseniouk et à sa Fondation.

Le Département d’État des États-Unis a grandement aidé au putsch, comme déjà mentionné en ce qui concerne Victoria Nuland et son désormais célèbre juron. En distribuant des moyens financiers massifs, le Département d’État a décidé quels hommes de paille pouvaient ou non rejoindre le régime. Si bien que ce balourd de Vitali Klitschko a été sélectionné à la courte paille, comme le voulait l’abominable Nuland.

La NED ou National Endowment for Democracy est une fondation américaine dont l’objectif déclaré est de promouvoir la démocratie dans le monde entier. Il s’agit d’un [groupe paraventdes néoconservateurs] fondé en 1983 par le Congrès américain, et qui reçoit son financement annuel du budget fédéral des USA. Ainsi l’argent directement pompé sur le contribuable américain est détourné pour servir au changement illégal de régime en Ukraine et dans de nombreux autres pays.

Cette toile de fond est très révélatrice. Lorsque des fonds spéculatifs [Hedge Funds] et des banques comme Horizon Capital et Swedbank se trouvent affiliés à la fondation de Yatseniouk, il est clair qu’on a affaire à des vautours qui attendent de pouvoir piller l’Ukraine.

Saakashvili and Yatsenyuk at an Open Foundation Meeting

L’un des bons amis d’Arseniy Yatseniouk et de sa Fondation est Mikheil Saakashvili, l’homme de paille mis en place par Washington [voir ici et ici] , et autorisé à jouer au Président de la Georgie de 2004 à 2013. Les dernières nouvelles concernant sa personne semblent prouver que c’est aussi un meurtrier. Selon le journal georgien Asawal – Dasawali, il a été impliqué dans la mort de l’ancien Premier ministre georgien Zourab Jvania. D’après ce journal, qui cite une source proche de l’enquête, le Bureau du Procureur de Tbilissi a découvert la preuve de la complicité directe de Saakachvili, avec un enregistrement secret où l’on entend la voix audible de Saakachvili ordonner: “Enlevez le cadavre et faites comme convenu”.

Oui, ce distingué “partenaire” était bien un habituel invité d’honneur de feu l’Open Ukraine Foundation, d’Arseniy Yatseniouk. Ce qui est inhabituel, c’est que même dans le cache de Google, on ne trouve plus rien à ce sujet.

Nous comprenons maintenant pourquoi Arseniy Yatseniouk a été installé à la tête du “gouvernement” ukrainien par Merkel et Cie, l’Union Européenne, l’OTAN et Washington. Il est simplement le nouvel homme de paille qui sert à avancer leurs intérêts en Ukraine, et certainement pas les intérêts du peuple ukrainien.

Texte d’origine posté samedi 8 mars 2014 par Freeman, éditeur du blog Rien que du Bruit et de la Fumée

 

Crier au bobard antisémite pour faciliter la guerre avec l’Iran

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Article d’origine publié le 29 décembre 2013

[Note du traducteur: Le titre d’origine est “La stratégie du canard (the canard strategy) au service de la guerre avec l’Iran”. En français familier, un “canard” désignait une fausse nouvelle, un bobard, ou d’après le Littré, un “conte absurde et par lequel on veut se moquer de la crédulité des auditeurs”. L’expression “canard antisémite” est fréquemment utilisée par Mr Foxman (littéralement, l’homme-renard), le président de l’ADL.]

Le Lobby pro-israélien, temporairement mis en échec par le succès des négociations avec l’Iran, n’a pas perdu de temps pour se frayer un nouveau chemin vers la guerre au moyen de la Loi “Nuclear Weapon Free Iran Act” de 2013 [loi pour un Iran exempt d’armes nucléaires]. Ce projet de loi est actuellement examiné par le Sénat, sous la direction de Bob Menendez, Chuck Schumer, et Mark Kirk, tous de fervents soutiens du Lobby pro-israélien.

Le projet de loi comporte deux aspects remarquables. Tout d’abord, il interdirait à l’Iran tout nouvel enrichissement d’uranium quel qu’il soit. Et tout le monde sait que l’Iran n’accepterait jamais cela, si bien que l’adoption de ce projet de loi garantirait l’entrée en vigueur des sanctions encore plus sévères qu’il autorise, ce qui mettrait l’Iran dans une situation intenable. La guerre tant désirée serait pratiquement assurée.

Deuxièmement, le projet de loi met une énorme pression sur les États-Unis pour qu’ils entrent en guerre si Israël juge opportun d’attaquer l’Iran. Le projet de loi

comprend une disposition non contraignante qui stipule que si Israël lance “une action militaire de légitime défense contre le programme d’armes nucléaires de l’Iran”, les États-Unis “devraient soutenir Israël et, conformément à la loi des États-Unis et à la responsabilité constitutionnelle du Congrès d’autoriser l’usage de la force militaire, ils devraient assurer un soutien diplomatique, militaire, et économique au gouvernement d’Israël pour la défense de son territoire, de sa population et de son existence “.

“Devraient soutenir Israël” est une formulation délibérément vague. Mais si le projet de loi passait, alors l’interprétation minimale serait que cette loi constitue une approbation du Congrès à l’aide américaine, si jamais Israël décide de partir en guerre. Read more

Les liens familiaux de Victoria Nuland: Le Gouvernement Permanent en action

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Article d’origine publié le 9 février 2014

Les familles juives influentes qui s’entrecroisent sont un aspect marquant de l’histoire juive. Elles cimentent les relations d’affaires en créant des réseaux de proches parents qui se marient seulement entre eux. On peut donner l’exemple des Juifs de cour, dans l’Europe du 17e et 18e siècle (voir ici, pp 150-152). On observe des résurgences de ce phénomène dans le monde contemporain, comme par exemple chez les néoconservateurs.

Comme pour les autres mouvements intellectuels juifs que j’ai étudiés, les néoconservateurs sont connus pour l’admiration mutuelle qu’ils se prodiguent entre eux, pour leurs étroits rapports d’entraide mutuelle sur les plans personnel, professionnel, et familial, et pour leur coopération ciblée autour d’objectifs communs. Par exemple, Norman Podhoretz, l’ancien rédacteur en chef de Commentary, est le père de John Podhoretz, un éditeur et chroniqueur néoconservateur. Norman Podhoretz est aussi le beau-père d’Elliott Abrams, l’ancien chef de l’Ethics and Public Policy Center (un groupe de réflexion néoconservateur) et directeur des Affaires du Proche-Orient au Conseil de Sécurité Nationale. La femme de Norman, Midge Decter, a récemment publié une biographie hagiographique du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, dont les deuxième et troisième adjoints au Pentagone étaient respectivement Wolfowitz et Feith. Perle est membre de l’American Enterprise Institute. Au départ, il a aidé Wolfowitz à obtenir un poste à l’Agence pour le Désarmement et le Contrôle des Armes [Arms Control and Disarmament Agency] en 1973. En 1982, Perle, en tant que secrétaire adjoint [Assistant Secretary] à la Défense pour la politique de sécurité internationale, a engagé Feith comme son conseiller spécial, puis comme secrétaire adjoint suppléant [Deputy Assistant Secretary] pour la Politique des Négociations. En 2001, le secrétaire adjoint [Deputy Secretary] à la Défense Paul Wolfowitz a aidé Feith à obtenir le poste de sous-secrétaire pour la politique [du département de la défense]. Feith a ensuite nommé Perle président du Defense Policy Board [Comité de la Politique de Défense]. Et ce n’est que la pointe d’un très gros iceberg. “Le néoconservatisme en tant que mouvement juif” (p. 32)

Les réseaux et liens ethniques cimentés par le mariage sont mis en évidence par le récent incident concernant la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland, et sa conversation téléphonique avec Geoffrey Pyatt, l’ambassadeur américain en Ukraine. Comme le dit Steve Sailer sur le blog VDARE, Nuland est membre d’une

famille [juive] très talentueuse et énergique, qui fait partie du Gouvernement Permanent des États-Unis. Peu importe qui gagne l’élection présidentielle: il se trouvera un Kagan-Nuland pour travailler on ne sait à quoi, on ne sait où, en votre nom et à vos frais.

Le lien avec les Kagan existe via son mari, Robert Kagan. Comme l’ont remarqué Vos yeux qui mentent, “Robert et son frère Fred semblent s’être stratégiquement implantés à des postes clés pour l’élaboration de la politique au sein de l’appareil central des partis Démocrate et Républicain. Robert est incrusté à la Brookings Institution, tandis que Fred est cramponné à l’American Enterprise Institute”.

Nous avons ainsi un nouvel arbre de famille chez les néoconservateurs juifs. Il commence avec Donald Kagan, un historien de l’Université de Yale, dont l’histoire de la Guerre du Péloponnèse a été utilisée par les néoconservateurs pour justifier l’invasion des pays qu’Israël n’aime pas (voir Sailer). Donald Kagan était également signataire de la lettre de 2002 à George W. Bush, rédigée par le PNAC de Bill Kristol (Project for the New American Century – Projet pour le nouveau siècle américain), qui considérait les dangers menaçant Israël (Iran, Syrie, Irak) comme des dangers menaçant l’Amérique.

Dans la génération suivante, Fred Kagan (American Enterprise Institute) et Robert Kagan (Brookings Institution) sont également des piliers du néoconservatisme. (Par exemple, Donald, Robert et Frédéric sont tous signataires du manifeste néoconservateur, Reconstruire les Défenses de l’Amérique, émis par le PNAC en 2000). Eux tous, y compris leurs femmes, sont diplômés d’universités d’élite, et fermement implantés dans l’infrastructure néoconservatrice qui associe gouvernement et groupes de réflexion [think tanks]. La femme de Fred, Kimberly (née Kessler), préside l’Institut pour l’Étude de la Guerre, et défend des positions typiquement néoconservatrices.

Et bien que la politique américaine envers l’Ukraine soit probablement liée à divers problèmes en dehors de l’hostilité des néoconservateurs envers la Russie (hostilité due à divers griefs, comme la répression des oligarques par Poutine, et son soutien à l’Iran et la Syrie, pays ennemis d’Israël), il ne fait pas grand doute que le soutien énergique de Nuland aux opposants pro-européens du gouvernement Ianoukovitch s’accorde bien avec les positions défendues par les réseaux néoconservateurs auxquels elle appartient. Admirez notre gouvernement permanent au travail !

Le Lobby pro-israélien: Impossible de se cacher

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Article d’origine publié le 25 Janvier 2013

Le site Mondoweiss a reproduit un extrait du discours d’un rabbin, Melissa Weintraub, sur les stratégies utilisées par la communauté juive pour gérer les relations avec Israël. Le problème pour les Juifs est qu’aux États-Unis, ils représentent l’avant-garde de la gauche libérale, pro-immigration, pro-multiculturelle, et anti-blanche, et qu’au même moment, leur pays préféré, Israël, se lance allègrement dans l’apartheid et le nettoyage ethnique. Cela provoque une dissonance cognitive et une grande agitation politique dans la communauté juive. Mais la réaction la plus commune reste simplement la stratégie d’évitement (en deux versions) :

Israël est devenu le motif de division le plus explosif dans la vie juive américaine, selon la plupart des observateurs, journalistes, rabbins, et tous ceux qui baignent dans le milieu. Actuellement, on a 3 façons principales d’aborder Israël.

L’une est l’évitement. Pour presque toutes les associations juives américaines qui sont dans le domaine de la justice sociale… J’étais récemment dans une salle, avec toutes les sommités du mouvement juif de justice sociale, et ils ont tous mis en place pour leur organisation une politique d’évitement du sujet d’Israël. Les rabbins de toutes sectes et tous horizons politiques discutent du “sermon qui tue par allusion à Israël” d’après l’expression de Scott Perlo, un rabbin ordinaire du site 6th and I. Cela signifie qu’un sermon peut parler de tout, sauf d’Israël. On peut parler du système de santé, des armes à feu, ou d’autres questions controversées, mais un seul mot sur Israël et on risque le renvoi. Il semble que chaque jour, une nouvelle organisation interdise le sujet d’Israël sur sa liste de diffusion….

Voilà pour l’évitement, le premier type de réaction… Le premier type est en fait une réponse au second type de réaction, mais je cite l’évitement en premier parce que c’est devenu la réaction la plus répandue…

La deuxième façon habituelle de réagir se caractérise par une agressivité ouverte ; avec dénigrement, diabolisation ; des attaques et contre-attaques dans les éditoriaux, des menaces à propos des sources de financement, des directeurs et conseils d’administration terrorisés et pétrifiés du fait qu’ils sont régulièrement dans des situations impossibles où ils sont désavoués quoi qu’ils fassent. Cela se passe en grande partie hors de vue du public, mais c’est le domaine où j’interviens, et je peux vous dire que j’entends tous les mois des dizaines d’institutions qui ont le même genre de problème.

Et tout aussi destructif, il y a la caricature grossière de l’attitude des autres, la déformation, les citations hors contexte, les procès d’intention, les antagonismes.

Le troisième type de réaction est ce que j’appelle la stratégie d’évitement, version 2.0. Cela consiste à se réunir et faire des conférences avec ceux qui approuvent notre politique particulière, et à rejeter tous les autres comme s’ils étaient loufoques, malveillants, ou dangereux. Se flatter du nombre d’alliés qui sont avec nous, et rejeter tous les autres de façon catégorique et unidimensionnelle. Et cela aussi, c’est de plus en plus courant.

Donc, quel que soit le résultat de la campagne actuelle pour la guerre avec l’Iran, il ne faut pas s’attendre à ce que les Juifs américains renoncent à leur rôle d’épine dorsale de la gauche anti-blanche. Ils auront beau éviter la question, ou vociférer les uns contre les autres, cela n’affectera pas leur attitude envers l’Amérique blanche et les problèmes fondamentaux qui la menacent. Read more