Le lobby pro-israélien et la communauté juive organisée veulent un changement de régime en Syrie
Le lobby pro-israélien et la communauté juive organisée veulent un changement de régime en Syrie
1 Septembre 2013
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Le président Obama dit maintenant que son administration a décidé d’attaquer la Syrie mais qu’elle demandera l’approbation du Congrès avant de passer à l’action. La situation deviendrait alors très intéressante, si jamais le Congrès s’y oppose, comme cela semble bien possible.
L’idée qu’Obama puisse ordonner un acte de guerre contre la Syrie sans disposer d’un fort soutien international, ni d’un mandat du Congrès, a toujours laissé perplexe. Voilà donc notre président d’extrême gauche qui préconise une guerre de plus au Proche-Orient, après s’être opposé à la guerre en Irak quand il était sénateur. Ce même président, qui a des rapports glaciaux avec Benjamin Netanyahu, et qui a maintes fois déçu les exigences du Lobby pro-israélien.
Bien sûr, les arguments pour cette guerre sont formulés en termes de bien et de mal—comme pour toutes les guerres américaines, mais ce genre de justification moraliste existait aussi pendant la période menant à la guerre d’Irak. Dans le cas actuel, le point de vue des faucons est plus difficile à défendre du fait que les allégations concernant les armes de destruction massive se sont avérées fausses. N’oublions pas que ces allégations avaient été fabriquées par des agents pro-israéliens à l’identité juive très marquée. Ces agents étaient liés au Bureau des projets spéciaux du Ministère de la Défense, avec parmi eux, Paul Wolfowitz, Douglas Feith, Abraham Shulsky, Elliott Abrams, David Wurmser, Michael Ledeen, David Schencker, et Michael Rubin. Cela s’était fait en étroite coopération avec les services de renseignements israéliens (voir ici, p. 47 et suiv.).
Les suspects habituels, les néoconservateurs du Weekly Standard—y compris nombre de ceux-là mêmes qui ont fait campagne pour la guerre d’Irak— font maintenant pression pour une lourde intervention américaine en Syrie. Il est surréaliste de lire dans la déclaration de ces soi-disant “experts” que le président doit agir «pour s’assurer que les armes chimiques d’Assad ne menacent plus l’Amérique”. Cela rappelle l’Irak de Saddam Hussein, qui s’apprêtait à détruire les Etats-Unis avec ses armes de destruction massive. Comment Assad pourrait lancer ses armes chimiques sur l’Amérique est laissé à l’imagination de chacun.
Le soutien résolu des néoconservateurs à une action militaire en Syrie laisse penser qu’Israël est tout à fait favorable à une campagne américaine. Il n’est donc pas surprenant, comme pendant les jours précédant la guerre d’Irak, que les renseignements israéliens jouent un rôle de premier plan: “Les preuves du déploiement d’armes chimiques par le régime d’Assad – déploiement qui apporterait un fondement juridique essentiel pour justifier une action militaire occidentale – ont principalement été fournies par les renseignement militaires israéliens, selon le magazine allemand Focus” (voir ici). Cela comprend l’appel téléphonique intercepté, dont on a tant parlé, entre des officiers syriens qui discutaient de l’utilisation d’armes chimiques (Ibid.), ainsi que l’affirmation selon laquelle des armes chimiques ont été transportées jusqu’au site de l’attaque (voir ici). Read more